9.12.14

Présentation autour du livre "Où en est la psychomotricité ?"

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 Mercredi 3 décembre, au Campus de la Victoire à Bordeaux, s'est déroulée une rencontre entre 2 auteurs (O. Moyano et M. Rodriguez) et des intéressés par la psychomotricité (étudiants, professionnels...) autour du livre "Où en est la psychomotricité ?_États des lieux et perspectives_Pour une approche psychodynamique" qui est sorti au début du mois d'octobre 2014.


Les 4 auteurs du livre sont Jérôme Boutinaud, Fabien Joly, Olivier Moyano et Marc Rodriguez. Leur parcours professionnel est similaire, ils ont suivi une formation de Psychomotricité puis ont exercé en tant que Psychomotricien tout en poursuivant leurs études en Psychologie, dans l'objectif d'accéder au doctorat pour faire de la Recherche dans le domaine de la Psychomotricité. Il s'agit d'un parcours fastidieux dans lequel il est possible de s'éloigner de la psychomotricité mais qui est pourtant nécessaire pour accéder à la recherche dans le champs de la psychomotricité.

Ci-après, j'essaierais de retranscrire les discussions, les différents sujets évoqués au cours de cette rencontre :

Ce livre traite de l'état actuel de la psychomotricité et des perspectives.
L'origine de ce livre provient d'une polémique autour de l'approche psychomotrice dans la thérapie suite à un conflit avec James Rivière, aussi Psychomotricien. En effet, ce dernier stipulerait que la seule approche efficace en psychomotricité serait l'approche scientifique basée sur la preuve, donc sous une forme factuelle. Or, le point de vue de ces 4 auteurs est que certes, cette approche peut être légitime dans certaines situations mais ce n'est pas l'unique ni la vraie. Ainsi, dans ce livre, ils argumentent de l'approche psychodynamique qui est une approche relationnelle comme étant nécessaire en thérapie psychomotrice.

Les auteurs verbalisent leur crainte face au clivage que pourrait subir la psychomotricité si l'on scinde ces 2 approches psychodynamique et scientifique alors qu'elles sont tout à fait complémentaires! Cela n'est pas sans rappeler l'histoire de la psychologie qui s'est vue morcelée en sous-disciplines (cognitive, développementale, systémique...). Or, le postulat de la psychomotricité est d'être une profession unificatrice, qui fait des liens, prend en compte la globalité.

Questionnement autour des "troubles psychomoteurs": C'est un terme que l'on retrouve dans les symptômes de plusieurs pathologies répertoriées dans le DSM. Cependant, ce terme semble disparaître dans la CIM 10 car est progressivement remplacé par d'autres noms telle que la dyspraxie. De plus, ce terme n'est pas universel, il n'a pas d'équivalent dans la culture anglo-saxon. 

En psychomotricité, ce qu'il manque, d'après eux, c'est un manuel de références de pathologies psychomotrices  mais cela nécessiterait de la recherche en psychomotricité... fortement plébiscitée par les psychomotriciens mais non accessible par notre formation, d'où le sujet de nos revendications actuelles.

Les questions identitaires de la psychomotricité viennent polluer la recherche dans ce domaine, il faut faire attention à ne pas aller vers la preuve que la psychomotricité marche bien. Ce qui est travaillé dans le champs de la psychomotricité dépasse bien souvent la psychomotricité.

Trouble identitaire des psychomotriciens : On ne sait pas bien qui on est vraiment, cette difficulté à se définir vient du fait que l'objet de la psychomotricité (c'est-à dire les troubles psychomoteurs) est étrange en soi et paradoxal. L'objet est complexe car il rentre dans plusieurs champs de savoir. Mais c'est aussi et surtout ce qui fait la richesse de la psychomotricité, la clinique est et restera complexe, c'est ce qui nous oblige à avancer, par les recherches.

Dans notre pratique, il ne faut pas se laisser envahir par ces questions qui freinent la clinique. Quoi que l'on fasse, on est psychomotricien avant tout, c'est-à dire que notre regard clinique, notre ouverture s'inscrit à partir du socle théorique de la psychomotricité. Être psychomotricien, c'est être clinicien et c'est en cela que c'est riche.
Ce qui est important, ce n'est pas de savoir comment on travaille, mais plutôt le regard clinique que l'on a. Il faut s'intéresser aux processus qui fonctionnent.
Il ne faut pas oublier que le psychomotricien travaille aussi en dehors de la question des troubles psychomoteurs, contrairement à l'approche des TCC.

L'approche globale : Attention au sens que l'on met derrière ces mots, car il ne faut pas prétendre réussir à unifier toutes les dimensions d'une personne. Dans nos observations, il est humain de devoir vectoriser, en prenant soin de ne pas rentrer dans de la segmentation pour autant!

Vidéos citées : Daniel STERN -> le bébé découvrant la palette des relations humaines à travers une expérience sur l'objet.
Et Winnicott -> le bébé mettant en jeu ses pulsions agressives envers la mère à travers la spatule qu'il mord.

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